de Auyo » Mar 12 FĂ©v 2013 20:01
Texte écrit à l'époque où Carrefour nous proposait des opérations de produits 100% remboursés (DPH essentiellement) et que Daxon nous avait généreusement pourvus en moules en silicone et immondes couvre-lits en satin :
Deux habitants de Glimouille sur Livette mis en examen dans l’affaire des moules en silicone Daxon :
Vendredi 19 décembre, à 11h00, Mme Gisèle.F*, salariée chez Daxon, constate que les commandes de moules en silicone et de pantoufles ont explosé ces derniers jours, sur le site internet Daxon.fr. Alarmée, elle prévient sa direction car les chiffre sont hallucinants : toutes les minutes, depuis le mercredi 17 décembre, il s’est vendu en moyenne, 48 moules à cake en silicone et 56 paires de pantoufles, ainsi que bien d’autres produits à bas prix.
L’étude des bons de commande met en évidence que ce ne sont qu’une centaine de consommateurs qui ont acheté à eux-seuls, pas moins de 2496 moules à cake et 1958 paires de pantoufles. Ces consommateurs auraient utilisé de manière frauduleuse et abusive un bon d’achat, « 1994 », qui aurait été donné en exclusivité au père d’une certaine « psau ».
En particulier, il s’avère qu’une cliente, Melle Belinda C*. a passé exactement 429 commandes, toutes livrées chez elle au 12 chemin de la peau qui pêle à Glimouille sur Livette.
Devant la menace imminente de rupture de stock sur les moules et les pantoufles, Daxon a bloqué toute commande avec le code magique, sur son site internet depuis vendredi après-midi et saisi la justice.
Dans le village de Glimouille, la gendarmerie est sur les dents : c’est l’inspecteur Jean Vahi qui a été chargé de cette affaire immonde.
Jean Vahi est bien connu des habitants de Glimouille : c’est lui en effet qui…enfin il est connu pour…Bon bref, il est connu, quoi !
Samedi matin, Jean Vahi, muni d’un mandat de perquisition, a passé au peigne fin la maison de Melle Belinda C. Comme il s’y attendait, il a trouvé pas moins de 103
Moules à cake et 96 paires de pantoufles. De plus, dans le garage de Melle Belinda.C, 429 couvre-lit à frou-frou, rouge satin brillant, accompagnés de leur taie ont été retrouvés. Certains étaient emballés et étaient étiquettés : « Belle Maman », « Steven », « Tatie Françoise », « Mémé Gertrude »…
Pour l’inspecteur Vahi, pas de doute : « Melle Belinda.C est la nouvelle madame Claude. Elle avait sûrement dans l’idée de monter un bordel de luxe-pâtisserie dans sa maison, ces couvre-lit et ces moules en sont la preuve ! ».
Melle Belinda C. a démenti formellement : ces objets étaient destinés à faire des cadeaux à sa famille et à son entourage. L’inspecteur ironise : « drôle d’idée que d’offrir ces couvre-lit en cadeau : c’est un coup à se fâcher avec tout le monde ! Quant aux moules en silicone, je n’en parle même pas ! Enfin, chacun sait que le plastique fond si on le met au four ! »
Mais il y a plus grave, et c’est là que l’affaire se corse et devient énigmatique : dans la maison de Melle Belinda C, les policiers ont retrouvé un stock phénoménal de pâtes, riz, biscuits divers, etc…Le congélateur énorme, était plein de glaces, de crèpes et de pizzas.
De plus, Melle Belinda.C n’a pas d’enfant, ni de chien. Or dans son garage, sous les couvre-lit, les enquêteurs ont mis à découvert pas moins de 15 sacs de croquettes de 15 kg et 25 paquets de Blédine.
Quant aux murs, ils étaient recouverts, jusqu’au plafond, de papier toilette de la marque Renova.
L’inspecteur n’était pas au bout de ses surprises : dans le petit placard, sous le lavabo, il découvrit un stock impressionnant de produits solaires. Pourtant tout le monde sait que le soleil ne brille pas beaucoup à Glimouille et que la mer est loin. Alors pourquoi tous ces produits ? ? ? ?
Les enquêteurs ont également trouvé dans le portefeuille de Melle Belinda.C, une quantité incroyable de tickets de caisse dont la date et l’achat (unique) avaient été entourés.
« Décidément, cette affaire pue » a déclaré, sans cérémonie, Jean Vahi.
Enfin et c’est le pire, le plus difficile à accepter et à supporter : la plupart des produits retrouvés avaient été dépossédés de leur code-barre.
Sur place, le médecin légiste a affirmé que la précision de la coupe était chirurgicale. « Seul un professionnel a pu faire ça. En tout cas, je n’avais jamais rien vu d’aussi atroce » a t’il déclaré aux journalistes.
Pour l’inspecteur Vahi, l’affaire est sordide : « Nous sommes en présence d’une fétichiste de l’aliment, d’une monomaniaque du stockage. De plus, c’est sûrement une boulimique atteinte de diarrhée chronique, d’où la présence de cette quantité monstrueuse de papier toilette. Bref, il ne serait pas impossible que Melle Belinda. C soit une Cereal Killer ».
Melle Belinda C. s’est refusée à tout commentaire tant que son avocat ne serait pas là . D’après certaines informations, Maître Collard serait intéressé par cette affaire. Il aurait déclaré « nous n’avons rien vu d’aussi énigmatique depuis l’affaire Dominici ».
Mais tout ne s’arrête pas là . En effet, avant de rentrer à l’auberge de « la dinde aux marrons » où il avait une chambre, l’inspecteur décida d’aller s’acheter un petit en-cas au carrefour du coin.
Or quelle ne fut pas sa surprise de découvrir, au milieu de l’allée centrale, une TG de couvre-lit, identiques à ceux de Melle Belinda C, à prix sacrifiés.
L’inspecteur demanda à voir le Directeur, M. Steven D*. Ce dernier n’a pas mis longtemps avant d’avouer que c’était sa maîtresse, Melle Belinda C, qui lui avait refilé ses couvre-lits, ne sachant pas qu’en faire. Il avait décidé de les mettre à la vente.
Jean Vahi, considérant que M. Steven D. était sûrement le complice de Melle Belinda C. dans le découpage barbare et sordide des code-barres, décida de le mettre en examen.
C’est ainsi que M. Steven D, sorti de son magasin, menotté et tout penaud !
Quant à l’inspecteur, il n’en avait pas oublié pour autant son en-cas !
Alors qu’il était au rayon sandwichs et qu’il hésitait entre un salami-beurre ou un thon-salade-tomate, il vit une jeune femme à la caisse, en face de lui, demander à la caissière un ticket par produit.
Il se mit derrière elle et observa son manège. Ladite jeune femme passa pas moins de 15 articles un par un et parfois les articles étaient les mêmes.
« Décidément, les habitants de cette ville sont glauques ! Je crois que cette affaire Daxon a des ramifications étendues et que quelqu’un, haut placé, tire les ficelles…Cette enquête est loin d’être terminée, je trouverai qui est le cerveau de ce gang ! » a déclaré Jean Vahi.
Voilà tout ce que nous pouvions écrire sur cette sordide histoire. Mais l’affaire est loin d’avoir livrée tous ces secrets.
Auyo 30, envoyée spéciale à Glimouille sur Livette.
* Pour préserver la vie privée des protagonistes de cette histoire, nous n’avons mis que leur prénom et l’initiale de leur nom de famille.
Du nouveau dans l’affaire du découpage des code -barres de Glimouille : une caissière et une collègue de Belinda C. parlent !
L’affaire des code- barres fait grand bruit à Glimouille sur Livette. Les Glimouillois et les Glimouilloises ne parlent plus que de ça.
Un voisin de Belinda C témoigne : « quand même, c’était une jeune femme si agréable, jamais on aurait pensé qu’elle puisse faire quelque chose d’aussi horrible ! ».
L’inspecteur Jean Vahi, a interrogé les collègues de travail de Belinda C, employés de la SARL Dupont et Dupond. L’une d’entre-elles ne mâche pas ses mots. : « Belinda était vraiment bizarre. Tous les midis, pendant sa pause déjeuner, elle allait faire quelques courses. Elle revenait souvent avec un sac ou deux et s’empressait de mettre les produits au frigo. Moi je trouve pas ça normal. En général, personne n’aime faire les courses ! On y va une à deux fois par semaine, c’est tout. Elle, elle revenait, les yeux brillants et les joues rouges, comme après un rendez-vous amoureux !
Un soir, je l’avais invitée à manger. Vous ne devinerez jamais ce qu’elle m’a apporté ! ! ! Un panier garni avec des paquets de lessive, de l’adoucissant, etc…Déjà ce n’est pas banal…Mais en plus, les codes barres des produits avaient été soigneusement découpés. Ca fait froid dans le dos ! Après ça, je ne l’ai plus jamais invitée ! ».
Une autre raconte, émue : « plusieurs fois Belinda a, Belinda m’a…Je n’ose pas vous raconter tellement c’est odieux, tellement c’est dégoûtant ! Belinda m’a demandé mon RIB ! ! ! ! J’ai été profondément choquée et depuis je ne lui ai plus jamais parlé ».
Au Carrefour de Glimouille, les caissières sont terrorisées. L’une d’entre elle, mademoiselle Caroline. Z, à la caisse n°3 accepte de témoigner. Mais elle a peur des représailles.
« Je voyais souvent Melle Belinda C. Elle venait surtout vers 13h, quand il y avait peu de monde. Elle me demandait toujours d’encaisser ses produits séparément. Oh elle était très souriante et très polie, mais je n’étais pas dupe ! Je voyais bien que toc-toc la tête ! Mais ce qui est terrifiant, c’est qu’elle n’était pas la seule à faire cela ! J’en voyais souvent des clients qui me demandaient un ticket par produit. Là où il y en avait le plus, c’est lors du premier jour des promos sur prospectus. C’était incroyable. Mon dieu, je crois que ce sont des fous, ou alors ils font partie d’une secte ! En tout cas, ils sont drôlement bien organisés : ils ont toujours la monnaie. Un jour, Le patron a décidé d’ouvrir une caisse spéciale, pour ces gens…spéciaux. C’est là que j’ai compris que lui aussi faisait partie de la secte. De toute façon, il fréquentait cette Belinda C, alors… »
Le témoignage de la caissière à été capital pour les enquêteurs. L’inspecteur Jean Vahi déclare, avec sa verve habituelle : « Décidément, cette affaire sent le caca ! Je suis de plus en plus convaincu que nous sommes en présence d’un gang ultra-organisé, d’une sorte de secte satanique qui sacrifie les code- barres pour des raisons encore inconnues à l’heure actuelle. Mais je vous le dis, ces actes de barbarie ne resteront pas impunis ! »
Au domicile de Belinda C, les enquêteurs ont retrouvé un épais cahier. Sur chaque page, il y avait un tableau avec les mentions suivantes : « date d’achat, libellé, prix, remboursement ».
Vladimir Pourfairlavaissel, profiler d’origine ukrainienne, spécialiste des Cereal Killer explique : « Ce comportement est typique des Cereal killer. Cette précision, cette maniaquerie se retrouvent dans la plupart des crimes en série. Par conte, ce qui est étonnant, c’est que nous n’avons pas retrouvé les code- barres découpés. En général, les Cereal killer adorent conserver des objets ou, pire, des parties de leurs victimes : ils les datent et les numérotent soigneusement. Puis ils les contemplent avec dévotion. C’est ce qu’a fait Mademoiselle Belinda C. dans son cahier : elle a répertorié tous ses crimes sordides. Etrange qu’elle n’ait pas collé les code- barres à côté sur chacune des lignes, en face du produit correspondant ».
Maitre Collard, qui s’occupe de la défense de Melle Belinda C . lui a demandé de ne faire aucune déclaration à la presse. La seule chose que Melle Belinda a dite : « j’ai fait ça à l’insu de mon plein gré… ».
Cependant, des Glimouillois prennent la défense de Belinda C. Notamment la directrice de la SPA de Glimouille, raconte que Melle Belinda C. offrait régulièrement des sacs de croquettes au refuge. « Ils n’avaient pas de code-barre mais bon ça, les animaux s’en moquent ! »
Mais ce qui est certains c’est que les Glimouillois et les Glimouilloises ont peur.
A la tombée de la nuit, il n’y a plus personne dans les rues de Glimouille. Les habitants se calfeutrent chez eux. Une habitante raconte : « j’ai mis tous mes paquets de lessive et de pâtes sous clef. J’ai trop peur que quelqu’un ne les attaque au cutter pour prendre leur code-barre ! ».
Auyo 30, envoyée spéciale à Glimouille sur Livette.
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Auyo le Mar 12 Fév 2013 20:10, édité 2 fois.