Dans un petit village reculé du Sundgau (ALSACE profonde ),
un très vieil homme était étendu, mourant, dans son lit.
Soudain il sentit l'odeur des FasenachtschĂ nkele (beignets de carnaval) favoris.
Il prit le peu de force qui lui restait pour se lever du lit.
Se tenant contre le mur il se dirigea hors de la chambre Ă coucher.
Et avec un plus grand effort il descendit l'escalier en tenant la rampe avec ses deux mains.
En respirant péniblement il se tint dans le cadrage de porte regardant vers la cuisine.
S'il n'avait pas été à l'agonie il se serait cru déjà rendu au ciel. Là dans la cuisine,
sur la nappe il y avait des centaines de ses beignets favoris.
Était-il déja au Ciel, un avant goût du Paradis ?
Était-ce un acte héroïque de sa femme dévouée désirant qu'il quitte ce monde en homme heureux ?
Dans un ultime effort il rampa vers la table.
Se soulevant péniblement avec ses mains tremblantes il tenta de prendre un Schà nkala.
A ce moment précis, et de manière soudaine, il reçut un coup de spatule que lui donna sa femme.
"Touche pas !! " dit-elle « c'est pour l'enterrement !».