Bonsoir Béatrice,
Je reviens vers toi car ce sujet me tient Ă cĆur, jâai Ă©tĂ© confrontĂ© Ă ce probleme et lui suis toujours pour ma plus grande fille qui a 12 ans Ă prĂ©sent. Je ne vais pas raconter ma vie, mais juste te dire que cela est difficile Ă vivre et cela lâa Ă©tĂ© encore plus au tout dĂ©but, un peu comme toi, câest la raison pour laquelle jâai le devoir de te rĂ©pondre et dâapporter mon soutien et mes remarques.
Dâabord, il faut savoir que depuis la loi de fĂ©vrier 2005, chaque enfant a le droit dâĂȘtre scolarisĂ© en classe ordinaire dans lâĂ©cole de son quartier. Câest une grande avancĂ©e par rapport Ă qui estistait avant. Ce qui ne veut pas dire que cette loi rĂ©sout tout, mais cela aide beaucoup.
Au dĂ©but, mais encore aujourdâhui, lâignorance, la non formation des enseignants, le manque de temps, font que les enfants dits diffĂ©rents sont rejetĂ©s par les Ă©coles ordinaires et tous les moyens sont bons pour les exclure, proposer une classe CLIS en est un exemple.
Mais ce nâest pas si simple dans le sens ou il ne suffit pas dâavoir un enfant quâun enseignant trouve gĂȘnant ou simplement diffĂ©rent pour que ce dernier lui propose une clis, ca ne marche pas comme ca. Quand il y a un probleme dâun enfant Ă lâĂ©cole lâĂ©quipe pĂ©dagogique se rĂ©ussit pour Ă©tudier le cas, puis en fonction des conclusions, une Ă©quipe de suivi de scolarisation (ESS) est convoquĂ©e avec les diffĂ©rents intervenants (maitre dâĂ©cole, psychologue de lâĂ©cole, mĂ©decin scolaire, directeur de lâĂ©cole, maitre rĂ©fĂ©rent (câest un instituteur spĂ©cialisĂ©), intervenant extĂ©rieur sâil y en a (orthophoniste, ergothĂ©rapeute, psychomotricien âŠ.) et surtout les parents). Ce nâest quâĂąpres cette rĂ©union que peut ĂȘtre proposĂ©e une rĂ©orientation en CLIS et les parents ont le dernier mot. Ce dossier est Ă©tudiĂ© Ă la MDPH (maison dĂ©partementale des personnes handicapĂ©es).
Je ne dis pas que la CLIS est une mauvaise chose, je dis juste quâil ne faut pas se laisser convaincre dây aller pour de mauvaises raisons avec de mauvais arguments. Tout dĂ©pend du handicap. Puisque justement il faut ĂȘtre reconnu comme possĂ©dant un handicap. Pour cela, câest de la paperasse, des certificats mĂ©dicaux etc etc. bref ce nâest pas rien. Tout ca pour que dire que ce nâest pas simplement un enfant qui bouge beaucoup et qui a du mal Ă se concentrer qui peut y avoir accĂšs, je dirais mĂȘme que câest normal quâil nây ait pas accĂšs car il ya dâautres solutions que la CLIS, tout dĂ©pend de la situation de lâenfant, une auxiliaire de vie scolaire (AVS) peut paraitre plus adaptĂ©e. Mais lĂ encore pareil, câest des dossiers, câest lourd et contraignant et la MDPH ne donne pas dâAVS comme ca, il faut que le handicap soit identifiĂ© et invalidant pour lâĂ©cole, crois moi, un simple probleme de maturitĂ© ne suffit pas et si le probleme câest simplement ca, lâĂ©quipe pĂ©dagogique se fout de toi en te proposant une CLIS pour ce motif, câest juste quâelle ne veut plus le garder dans cette Ă©cole et câest profondĂ©ment choquant de leur part.
Sinon ce que je pense de la CLIS, câest quâune fois quâon entre dedans, on nâen sort plus, sauf si le handicap est grave et sans amĂ©lioration possible, je te dĂ©conseille absolument dây aller puisque cela nâa pas du tout lâair dâĂȘtre ton cas.
Quant au SEGPA et classe ULIS (suite de CLIS), câest pour le secondaire, tu as encore le temps.
Pour le SESSAD, câest une structure Ă moitiĂ© mĂ©dicale Ă moitiĂ© pĂ©dagogique qui convient aux enfants qui ne peuvent pas aller en CLIS, et donc pour lesquels un handicap est reconnu.
En bref, pour rĂ©sumer, ne le laisse pas manipuler par les enseignants, ils ne peuvent pas tâimposer une CLIS et encore moins tâempĂȘcher de scolariser ton enfants en classe ordinaire dans lâĂ©cole de ton quartier, malgrĂ© les menaces et intimidations. Quand on touche Ă tout ça, il faut ĂȘtre trĂšs fort. Tu peux te faire aider par une assistance sociale, elle est lĂ pour ca et si tu vas en CMP (centres mĂ©dicaux psychologiques), elle a lâhabitude de ces situations et est lĂ pour tâaider. Apres, tout est fonction du handicap de ton fils, si le handicap est lourd (ex fauteuil roulant), câest plus difficile que pour une hyperactivitĂ©âŠ. Sâil ya aucun handicap reconnu, ya aucune question Ă se poser. Ne pas ĂȘtre « dans le moule » nâest pas une excuse valable pour exclure les enfants !
NâhĂ©site pas Ă me contacter si tu en exprimes le besoin, je ferai de mon mieux.
Bon courage
Ne cĂšde surtout pas Ă la pression, suit ton instinct
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