Deux hommes ont forcé un retraité rennais de 86 ans à leur donner 500 € pour un soi-disant rétroviseur cassé.
L'histoire
« Je me suis fait avoir en beauté. » Mercredi, en début d'après-midi, André, retraité rennais, passe à la banque avant de se rendre chez son beau-frère, déposer un chèque. Nous sommes le 9 novembre, la retraite est versée.
En sortant de la banque, il se rend compte qu'il est suivi par une voiture conduite par un jeune homme d'une vingtaine d'années. À ses côtés, un autre homme, un peu plus âgé, vêtu d'un costume cravate. « Un peu plus loin, alors que je roule sur une petite route de campagne, je revois la voiture derrière moi. Je m'apprête à tourner et, là , le chauffeur du véhicule me fait des appels de phares. »
La voiture le suit jusque dans la cour de la maison de son beau-frère, absent. Là , « un des deux hommes s'approche et me dit que je lui ai accroché son rétroviseur ! ». André n'y croit pas. « Je m'en serais rendu compte. Mais, il m'a montré des traces sur ma voiture. » S'ensuit un scénario insensé : « l'homme essuie la soi-disant trace avec un mouchoir, regarde mon pare-brise et prend son téléphone pour contacter l'assurance. Là , il me demande 2 000 € pour le rétroviseur ».
L'homme fait croire qu'il contacte l'assureur d'André. Au bout du fil, il y a un complice car le prétendu agent d'assurances menace le retraité de poursuites, des peines d'emprisonnement et 30 000 € d'amende.
« De toute façon, je n'ai ni argent liquide ni carte bancaire, ni carnet de chèques sur moi » lance-t-il.
Pas de problèmes pour les deux jeunes. Ils décident d'emmener André directement à la banque. Mais au guichet, on ne délivre pas d'espèces l'après-midi ! Les hommes insistent et demandent au retraité de retirer quand même.
Finalement, André ne veut plus tenir tête et décide de retirer 500 € au distributeur. Sur le chemin du retour, fatigué, l'octogénaire donnera les billets. « Quand j'ai regardé mon assurance, je n'ai pas vu de numéro de téléphone. J'ai compris que je m'étais fait escroquer ». Peut-être un peu naïf, André, qui a porté plainte à la gendarmerie, conclut : « En réalité, ils ne m'ont pas volé. Je leur ai donné les 500 € ! ».
Maël FABRE. Ouest-France