Le grand méchant capitaliste, ce type là doit avoir l'âge de feu mon grand-père, et quand je vois les agissements actuels j'en viens presque à avoir du respect pour lui, car pour lui la notion de profit s'accompagnait aussi d'une certaine éthique. Parlons donc du grand méchant ultra-libéraliste (dans les grandes lignes hein)...
2001: éclatement de la bulle spéculative sur le secteur de l'internet, quand les marchés ont réalisé que les milliards de dollars de valorisation boursière du cybercafé ouvert par une bande d'adolescents boutonneux étaient du vent.
Pour voler au secours des établissements financiers, la Fed abaisse son taux directeur à 1% et les Etats Unis mettent en place une politique incitative pour favoriser l'accession à la propriété.
Loin de redresser l'économie, ces mesures ont créé une dérive inflationniste (spéculation...), le marché de l'immobilier a grimpé en flèche (spéculation...).
En 2006, la Fed remonte brutalement ses taux directeurs de 1% à 5% pour lutter contre l'inflation. Là 3 millions d'américains se retrouvent du jour au lendemain dans l'incapacité de rembourser les crédits qu'on les avait encouragé à prendre, et son fichus dehors.
Parallèlement, flairant le bon coup (spéculation...), Goldman Sachs (une petite banque opaque aux actifs équivalents à deux fois le budget de la France), crée des produits dérivés sur les emprunts immobiliers, qu'elle refourgue à tous ses clients, tout en spéculant à la baisse (contre ses propres clients donc). Les fameux subprimes, qui n'apparaissaient même pas dans les lignes comptables de ceux qui y ont souscris.
Bilan: crise financière de 2006, et 13 milliards d'euros empochés par Goldman Sachs au passage, avec en prime la chute de son principal concurrent, Lehman Brothers,que Henry Paulson, secrétaire d'état au trésor américain (et accessoirement ancien vide président de Goldman Sachs) a refusé de tirer du naufrage, allez savoir pourquoi...
Le PIB mondial chute de plus de 2 points, le coût total estimé par le fmi en 2009 s'élève à la baguatelle de 4000 milliards de dollars.
Les états entrent dans la danse, volent au secours des banques, en s'endettant, et certainement pas pour sauver leurs services publics...Le FMI estimait alors les besoins en liquidité des banques européennes à 600 milliards d'euros.
Et nos indécrottables spéculateurs, toujours à l’affût du bon coup, y vont à coeur joie sur les produits dérivés sur les dettes souveraines, avec l'aide bienveillante des agences de notations (qui sont bien loin d'être neutres, il n'y a qu'à se renseigner sur la composition de leurs conseils d'administration...) qui abaissent les notes et font donc monter les taux de remboursement, les états se retrouvant alors contraints à rentrer dans le système bien connu du surendettement et du credit revolving pour faire une comparaison à notre niveau à nous la France d'en bas ^^.
Pendant ce temps là ....Nos amis de la Grèce s'adressent à Goldman Sachs en 2001 afin de trouver un montage pour abaisser leur dette et pouvoir ainsi entrer dans l'union européenne.Ce qui sera fait, on fait contracter des produits dérivés (credit swap ce coup là ) et hop 3 milliards d'euros de dette grecque disparaissent des lignes d'écriture. Une petite commission au passage de 300 millions d'euros pour Goldman Sachs, un regard bienveillant d'Eurostat, organisme européen en charge du contrôle de la santé des états de l'union (et qui a à sa tête de nombreux anciens de la Goldman...).
A ce stade, il ne reste plus à la Goldman que de faire contracter de la dette grecque à ses clients, en prenant bien soin de les avertir qu'il convient de spéculer à la baisse, et d'attendre que Standard & Poors abaisse la note de la Grèce sans raison à plusieurs reprises, faisant passer les taux à des niveaux écrasants.
A ce sujet le CIC (donc pas un vilain alter mondialiste hein) a publié un très intéressant rapport qui démontre ces mécanismes spéculatifs, et fait le parallèle avec l'Irlande, l'Espagne, le Portugal, et l'Italie, également victimes de ces attaques spéculatives: il est caché pas bien loin sur le web...
Et aujourd'hui me direz-vous? Tout va bien, on vient de confier la présidence de la Banque Centrale Européenne à Mario Draghi, Vice-président pour l'Europe de Goldman Sachs entre 2002 et 2005 (qui bizarrement ignore absolument tout du problème de la Grèce...). Ce brave Monsieur a bizarrement la brillante idée d'ouvrir les créances des états au secteur privé, même notre chère Anguela s'en étrangle (
http://www.lesechos.fr/entreprises-sect ... 359032.php )
Crise de la dette liée à l'incapacité des états à financer leurs services publics ??? Ahahahahahahahaha